Il y a trois choses que je détestais le plus au monde : devoir être face à des contrebandiers et autres trafiquants de Pokémons. Être séparée de ma moitié. Et me retrouver avec mes amis dans un sale état. Ma dernière opération en tant que Ranger m’avait poussé dans un cas de figure réunissant ces trois points ! Vous me direz, j’avais la compensation d’avoir au moins réussi à mettre fin à ce trafic et les responsables derrière les barreaux… Mais, en attendant, c’est l’impatience au bout des doigts tapotant sur le comptoir que j’attendais l’infirmière de garde ! Mes ongles claquant de manière régulière, je bouillais d’impatience jusqu’à l’instant où un visage se présenta.

Reaver, mon Brasegali, et Soana, mon Absol, avaient tous deux subits de sérieuses blessures durant cette intervention. Certes, j’avais été formé pour prodiguer des soins de premier secours. Mais des interventions plus complexes et plus longues étaient nécessaires pour les remettre parfaitement sur pieds. Ainsi, c’est quelque part à contrecoeur que je quittai le centre pokémon… Mais avec une certaine forme de satisfaction égoïste.

« Heather ? Mon cœur ? »

Cet égoïsme ? Il provenait de pouvoir enfin retrouver celle que mon cœur avait choisi depuis si longtemps maintenant. Cette satisfaction ? Simplement le fait de pouvoir être seule, rien qu’avec elle, sans mes ‘protecteurs’ que je rechignais à enfermer dans leurs balls respectives.

« Je suis rentrée… Tu es là ? »

M’enquis-je, déposant machinalement mes clés dans une vasque prévue à cet effet, et me débarrassant de ma veste d’intervention.

Mon retour… Et quel retour ! Rencontrer ce monstre habile de la torture des pokémons pour l’unique but et intérêt d’user de leurs dons exceptionnels à des fins personnels a été une période difficile. Difficile, car je n’ai pu recourir à la force pour le faire souffrir. Peut-être étais-je donc bien trop proche de ces adorables animaux, mais je refusais que quiconque leur face du mal. Surtout à ceux de ma chère et tendre et à elle-même de surcroît ! Ne pas être à leurs côtés ne cessait de faire naître une sensation d’incertitude et d’inquiétude. Une inquiétude qui s’était faite plus intrusive en ayant eu au téléphone ma déesse. Reaver et Soana étaient restés au centre pokémon suite à une intervention risquée. Kacey avait été restée très vague, mais je me questionnais cependant. J’avais juste la hâte de retourner chez nous et de la voir, tout simplement.

J’aurai pu confronter cet individu odieux si je n’avais pas pris la décision de répondre à l’appel de Kacey. Seule une assez bonne distance séparait nos deux corps, tandis que Elia, ma redoutable alliée Macronium, et Ruslan, mon Luxio, l’épiaient méchamment du regard. Je pris le soin de nous éloigner de lui afin de calmer mes Pokémons. Contrairement à ma moitié, les miens n’ont pas été blessés et nous retournions dans notre demeure aussi calmement que possible.

Présente à l’arrière de la maison, j’étais occupée à retirer les mauvaises herbes de notre petit jardin. Y faire pousser des plantations de toutes sortes apportaient ses inconvénients et il fallait y veiller. Ce ne fut qu’en me redressant et en laissant Elia et Ruslan s’amuser que j’entendis cette douce voix. Le sourire aux lèvres, j’abandonnais mon équipement et mes gants pour entrer à l’intérieur de la maison.

« Kacey ! »

Passant dans la cuisine pour laver mes mains avant de les essuyer, je retirais mon tablier et me dirigeais ensuite vers elle pour venir la prendre dans mes bras.

« Comment te sens-tu, ma chérie ? Comment vont-ils ? »

Ce furent les premiers mots qui me traversèrent l’esprit en la voyant. Mes traits étaient tirés, mes sourcils légèrement froncés. Ma main se posait sur sa joue avant qu’elle ne se glisse sur son bras. Elle semblait aller bien, mais j’avais besoin de l’entendre malgré tout.

Devoir rentrer chez soi et ne pas trouver la femme qui fait battre votre cœur et vous a diablement manqué ? Voilà bien une torture dont je me serais volontiers passée dans les circonstances présentes. Néanmoins, il parait que nous n’avons pas le choix, que nous ne possédons jamais notre voix au chapitre dans tout cela. Eh bien, au diable ce genre de vérité universelle, et au diable la philosophie de ce que l’on contrôle ou non. J’aimais énormément le travail de terrain, je m’y sentais bien, à merveille. Être dans la nature, sur les routes, au cœur des montagnes… C’était comme un second foyer pour moi. Mais, pour l’heure, j’avais surtout besoin de trouver mon foyer principal, mon foyer de cœur. Celui que je partageais depuis un adorable et long moment déjà avec ma moitié. Je n’aurais pu lui en vouloir d’une absence, mais il est vrai que cette éventualité faisait naître en moi cette pointe de frustration exaspérante. Je vous le disais, pulsion sans doute égoïste… Reste persistant de mon enfance de princesse capricieuse certainement !

« Ah, tu es là mon bébé… »

Soupirais-je, venant clore les paupières pendant que mes épaules retombèrent, telle la pression s’évacuant d’un coup. Je n’eus pas le temps de rajouter grand-chose que déjà l’agréable frisson de retrouver le contact de sa peau se faisait ressentir. Telle que j’avais l’habitude de le faire, je laissai mes mains se glisser et s’apposer sur le sommet de ses fesses. Je me sentais déjà revivre rien que par cette douce étreinte.

« Ca va, ça va… Je n’ai rien de cassé, pas de douleurs ou de blessures… »

Je redressai quelque peu ma tête, venant lui voler un petit baiser au passage avant de m’offrir le luxe de contempler son visage.

« Pour Reaver et Soana, leurs jours ne seront pas en danger… Mais ce n’est pas impossible que Soana ait une patte cassée. Pour Reaver, il a surtout besoin d’une bonne nuit de repos et de pansements pour ses blessures qui sont, grosso modo, superficielles on va dire. Mais le doc sera m’en dire plus demain matin. »

Expliquais-je avec une certaine neutralité. Je n’aimais pas trop affiché un visage déprimé, inquiet ou défaitiste. En revanche, je ne me fis pas prier pour replacer quelques mèches de cheveux rebelles de mon Heather, tout en décrispant mon visage pour lui offrir un beau et merveilleux sourire.

« Et toi, comment ça s’est passé dis-moi ? »

Mon cœur pouvait battre la chamade dès lors que j’entendais le son de sa voix. Entendre la clé qui s’insère dans la serrure pour ensuite la tourner et entendre le petit bruit avant d’entrer à l’intérieur du foyer… Quand je l’entendais, mon corps était pris d’une sensation d’excitation et d’impatience à l’idée de la revoir. Pouvoir la reprendre dans mes bras, ressentir à nouveau la douceur de sa peau soyeuse… Un délice que je ne me permettrais pas de ne plus bénéficier ! Un frisson gagna mon corps lorsque je la sens proche de moi de tel à ce que ses mains viennent se glisser sur le sommet de mes fesses. Je n’avais, d’ailleurs, pas pu résister à l’envie de mordiller légèrement et discrètement ma lèvre inférieure. Ma main remonta doucement sur son bras afin que mes doigts puissent se glisser dans sa longue chevelure sublime.

« En es-tu certaine... ? »

Je pourrais l’observer, l’analyser, la toucher, la caresser afin de confirmer ses paroles. Je ne suis pas médecin, mais j’avais pris les premiers soins tout en ayant bénéficié d’une formation d’infirmière il y a de cela quelques années. D’ailleurs, la voie de la médecine avait été plus sollicitée par mes parents… Malheureusement pour eux, ma voie avait été toute trouvée auprès des Rangers.

« Ma chérie… »

J’étais attristée, peinée d’apprendre l’état de nos deux « enfants ». Ils ne sont pas en danger, mais il allait leur falloir un bon et long moment de réadaptation pour pouvoir se remettre de ce traumatisme vécu. Ma douce était une femme forte et elle le démontrait une fois de plus en s’empêchant de me montrer son état actuel vis-à-vis d’eux. C’était louable à elle et à sa place, j’aurai certainement agi de la même façon.

« Nous irons les voir dès demain matin, à l’aube. Ils s’en remettront très rapidement. Nous ferons tout pour. » Lui avais-je alors répondue en lui adressant un sourire qui se voulait rassurant et positif. Des mots ponctués par un tendre baiser volé d’ailleurs.

« Ton appel m’a empêché d’avoir une entrevue coriace avec ce type qui torture les Pokémons. »

Je soupirais en repensant aux ignominies que pouvaient commettre ces humains à l’encontre de nos animaux. Un acte que je ne pourrais jamais comprendre. Délicatement, je pris la main de ma Kacey pour la guider et l’emmener dans le salon et nous installer sur le canapé. Je me mis en face d’elle et lui souriais.

« Tu n’es pas trop crispée, tendue ? Sinon, je peux me porter volontaire pour te masser et te détendre un peu. »

Uniquement pour la détendre et l’aider à évacuer son esprit… Elle le méritait bien, ne serait-ce que pour quelques instants…

« Totalement ! »

J’avais grandi dans un univers riche, et particulièrement luxueux. Notre famille faisait partie du gratin, des gens de la haute comme on dit… Et, pourtant, la simplicité d’une vie normale m’avait apporté un sentiment de plénitude que toutes les richesses ne pourraient jamais acheter. Derrière une vie normale, j’avais surtout avant tout trouvé de l’intérêt, de la véritable et sincère attention totalement désintéressée. J’avais trouvé la franchise, l’inquiétude, la douceur, la proximité, l’amitié et, surtout… l’Amour ! Oui, celui avec un grand A ! Celui qui semble n’exister que dans les romans, que dans les films, que dans les contes de fées ! Et pourtant, il existait bel et bien. Il était tout ce qu’il y a de plus vrai ! Et je ne voudrais plus passer une seule journée sans les sourires et les inquiétudes de ma femme !

N’en disant pas plus, quelque peu exténuée par cette ‘mission’, je dois le reconnaître, mon sourire s’élargit un peu plus lorsqu’elle mentionna Soana et Reaver. Ce que j’aimais chez Heather ? Plus que l’attention qu’elle pouvait apporter à autrui et principalement aux pokémons, c’est qu’il s’agissait d’une personne entière ! Une personne qui avait su m’apprivoiser, tout en apprivoisant mon univers et mes deux plus fidèles amis… Et, sincèrement, j’espérais lui rendre la pareille jour après jour, autant qu’elle le méritait !

« Je ne me fais aucun soucis à ce niveau-là, tu sais ? Je sais qu’ils seront chouchoutés ! Et, avec toi à mes côtés, ils ne pourront aller que mieux très rapidement. »

Retrouvant un peu plus de légèreté, je ne peux alors m’empêcher d’avoir un petit air amusé en sachant que mon appel a pu s’être retrouvé instrument diplomatique dans une situation de crise.

« Promis bébé, la prochaine fois, je t’enverrai un message pour savoir si c’est le moment ou pas. »

Commentais-je en riant, acceptant cette main m’entraînant à ses côtés, jusqu’à retrouver le confort moelleux de notre canapé. Un soupir d’aise quitta mes lèvres lorsque je me laissai tomber dessus d’ailleurs ! Le sourire qui me gagnait alors était un peu plus ‘puissant’ que celui de mon retour. Pleinement celui de la femme amoureuse et dont l’esprit ne pouvait déjà penser à quelques déviations d’un massage qui, effectivement, m’aurais fait le plus grand bien !

« Me détendre un peu ? »

Je souris en me mordillant la lèvre inférieure. Demeurant immobile quelques secondes, je finis néanmoins par émettre un mouvement : celui de ma main agrippant le col de son haut pour attirer son visage et son buste proches des miens.

« Je te répondrai alors que la tension qui parcourt mon corps en cet instant aura besoin de beaucoup plus qu’un massage pour être… apaisée… »

Sussurais-je d’une voix suave avant de venir chercher ses lèvres de manière très profonde et langoureuse, ne lui offrant rien de plus que le baiser d’une femme diablement amoureuse.

« Je ferais tout pour qu’ils retrouvent leur forme d’antan. »

Plus jeune, ma sœur ainée prenait un malin plaisir à me charrier sur le fait que je pouvais me faire du souci pour rien. Chose vraie, d’ailleurs, mais cela avait quelque peu évolué. Kacey, et ses deux compagnons faisaient partie intégrante de ma vie. Kacey était la femme que j’aimais, que j’adulais et que je te protégerais jusqu’à la fin de mes jours ! Quant à ses compagnons, ils seront un peu comme les miens, à peu de choses près. Me soucier d’eux et veiller sur eux m’étaient primordiaux et il n’en pouvait en être autrement ! Un sourire amusé avait pris possession de mes lèvres.

« Tu ne ferais que faire vibrer ma fesse gauche. » M’exclamais-je en riant, lui adressant un petit clin d’œil.

La voir s’installer ainsi sur le canapé me faisait sourire. La voir se mordiller la lèvre faisait naître des petites papillons à mon bas ventre. M’installer à ses côtés pour qu’elle vienne aussitôt m’agripper par mon col et m’attirer vers elle provoqua des frissons qui parcoururent l’ensemble de mon corps : Kacey me faisait vibrer !

« Hum… Je tâcherais de m’y appliquer… »

Lui répondis-je suavement en répondant fougueusement à son baiser, laissant ma langue se mêler amoureusement à la sienne. Dans le mouvement, ma main passa dans ses cheveux avant de glisser pour se poser et caresser sa cuisse alors que mes lèvres se détachèrent des siennes pour venir prendre possession de son lobe d’oreille.

« Et cette tension… Où se situe-t-elle présentement… ? »

« Si j’ai besoin d’un téléphone pour faire vibrer ta fesse… Je vais sérieusement remettre mes ‘compétences’ en doute ! »

Enchaînais-je sur le même ton de l’humour suite à sa réflexion. Elle me disait souvent que j’avais le don de lui sortir de ces phrases mais, quand ma Heather s’y mettait, on était bien loin de s’ennuyer également ! Mais, allez savoir si c’était dû à mon absence ou une crise d’hormones, l’aspect blague, rire et bon enfant se transforma très rapidement en toute autre chose !

« Il me tarde de regouter à ces… applications… »

Éteignais-je, dans un murmure, juste avant que nos bouches soient scellées, et que nos langues s’entortillent pour ce tango de plaisir et de saveur tumultueux à souhait. Le bout de mes doigts et de mes ongles s’imprimèrent alors sur ses vêtements, dans son dos, laissant le loisir à mon autre main de venir caresser les abords de ses hanches, de ses fesses…

« Là, tout de suite… ? »

Je fermis les yeux et pencha légèrement ma tête sur le côté, me laissant faire tout en mordillant la lèvre.

« Absolument partout… »

L’effort employé pour ne pas trop rire à ses mots fut rude ! En effet, Kacey était une experte dans la matière où nos corps se rencontraient pour partager un moment interdit, mais si intense et libérateur… Elle n’avait aucun souci à se faire pour ses compétences en la matière ! Moi qui avais eu la vision de simplement la détendre après cette journée difficile et éprouvante pour elle, voilà qu’un autre aspect se dessina pour nous et il me serait difficile d’y résister !

Cette température particulière était en train de prendre possession de mes entrailles dès lors que notre baiser devenait plus chaud, plus langoureux. Mes ongles s’enfoncèrent sensuellement sur sa cuisse pour le plaisir de la maintenir contre moi. Son contact, ses gestes, ses caresses firent naître un mordillement conséquent dès lors que j’avais libéré ses lèvres pour apposer ma bouche sur son lobe d’oreille.

« Absolument… Pour le début, du moins… »

Lui murmurant ceci dans le creux de son oreille dans une voix des plus sensuelles, mon visage se baissa pour pouvoir embrasser amoureusement, langoureusement le creux de sa nuque, au même instant où mes mains la caressèrent avec douceur et une légère fermeté. Elles passèrent sur son haut pour déboutonner ce dernier avec une lenteur équivoque. Là, j’avais juste envie qu’elle frissonne et qu’elle s’abandonne complètement à moi ! Elle désirait se détendre ainsi et je ferais en sorte à ce qu’elle soit comblée.